mercredi 27 novembre 2013

Le général Amadou Sanogo, ex-chef de la junte malienne, écroué

BAMAKO (Reuters) - Le général Amadou Sanogo, responsable du coup d'Etat de mars 2012 au Mali, a été arrêté par les forces de sécurité maliennes et écroué mercredi sur décision de justice, a annoncé le ministre de la Défense.
Le général Sanogo a été inculpé de meurtre, une information impossible à confirmer auprès du ministre de la Défense, Soumeylou Boubeye Maiga.
Un porte-parole du groupe de militaires ayant participé au coup d'Etat de mars 2012 n'a pas souhaité faire de commentaires.
Le nouveau président malien élu cet été, Ibrahim Boubacar Keïta, a deux priorités, selon les observateurs : restaurer l'autorité de l'Etat sur l'armée et reprendre le contrôle total du nord du pays.
Selon la source judiciaire interrogée par Reuters, le général Sanogo a été interrogé sur les violences commises par l'armée dans le contexte d'un contrecoup d'Etat survenu peu après son arrivée au pouvoir en mars 2012. L'interrogatoire a aussi porté sur des infractions financières relatives à des transferts d'argent public dont le général est soupçonné.
"Il doit rendre compte de l'utilisation des sommes reçues par le ministère de la Défense", explique-t-on, sous le sceau de l'anonymat.
Il n'a pas été précisé si l'enquête avait ou pas un lien avec un rapport public publié cette semaine, selon lequel 49,4 milliards de francs CFA (75 millions d'euros) ont été perdus en 2012 en raisons de fraudes et de mauvaise gestion.
CONVOCATIONS IGNORÉES
Amadou Sanogo a ignoré à plusieurs reprises des convocations du ministère de la Justice qui souhaitait l'interroger au sujet de la mort de six personnes lors d'une manifestation de militaires en septembre 2013.
Après avoir cédé le pouvoir sous la pression internationale l'an dernier, Amadou Sanogo, qui était alors capitaine, a dirigé une commission chargée de réformer l'armée. Il a été démis de ce poste en août dernier mais il a conservé son rang de général.
Corinne Dufka, de l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW), qualifie la mise sous les verrous du général Sanogo de "très importante" et souligne le courage de la justice malienne face à cette personnalité très puissante.
Mais, ajoute-t-elle, d'autres victimes d'exactions au Mali attendent elles aussi que justice leur soit rendue.
Le coup d'Etat de mars 2012 a créé un vide du pouvoir à Bamako dont ont profité des rebelles touaregs, alliés à des combattants islamistes, pour s'emparer du nord du Mali.
Une intervention militaire de la France en janvier 2013 a chassé les islamistes du nord du pays, où ils avaient évincé leurs anciens alliés touaregs, après avoir stoppé leur avancée sur Bamako. Elle a été suivie cet été par l'élection d'Ibrahim Boubacar Keïta.
Tiemoko Diallo, Bertrand Boucey, Jean-Stéphane Brosse et Danielle Rouquié pour le service français.
 
Photo : Le général Amadou Sanogo, responsable du coup d'Etat de mars 2012 au Mali, a été arrêté par les forces de sécurité maliennes et écroué mercredi après avoir été interrogé par un juge. /Photo …plus  d'archives/REUTERS/Joe Penney  moins 

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire

Twitter Delicious Facebook Digg Stumbleupon Favorites More

 
Powered by Blogger